Il n’aurait pas dû se trouver là, mais
sa douleur et l’isolement l’avaient poussé au désespoir. Sa vie se
résumerait-elle à crier : « Impur ! Impur ! » chaque fois que quelqu’un
s’approchait de lui ? À porter des vêtements déchirés pour signaler sa maladie…
à se sentir si seul ?Il y avait longtemps qu’on ne l’avait pas étreint. Et
s’il faisait lui-même un câlin à son épouse, à ses amis ou à sa famille, il les
souillerait. C’est ce que la loi disait au sujet du contact avec les lépreux
(LÉ 5.2,3). « Il habitera seul ; sa demeure sera hors du camp » (13.46). C’est ainsi qu’il vivait. Mais ce rabbin
pouvait-il changer les choses ?
L’homme avait
entendu dire qu’il guérissait les gens. Le Maître ferait-il quelque
chose pour moi aussi ? Il lui suffisait de se rapprocher de ce rabbin,
et c’est ce qu’il a fait en tremblant. Le Maître connaissait les règles, mais
il faisait les choses autrement. Il semblait si différent des autres
enseignants : il était compatissant. « Je t’en prie », a supplié le lépreux, « si c’est selon ta volonté,
peux‑tu me guérir ? » « Je le veux », a répondu le rabbin en lui tendant la main. Le saint
Homme l’a touché ! Et la peau du lépreux
a été guérie !
Ensuite, le rabbin lui a ordonné
d’aller voir le sacrificateur, d’offrir des sacrifices et de faire ce que la
loi exigeait (MC 1.44). Mais… de ne rien dire ? Eh bien, s’il
le fallait. (Mais il pourrait en parler à quelques amis. Ils garderaient la chose secrète !) Mais ils ne l’ont pas fait. Et bientôt, Jésus n’a plus pu entrer
dans les villes librement, mais il a dû en rester en périphérie, dans les
endroits isolés (V. 45).Regardez ce qui est arrivé : Jésus a guéri un homme de
la lèpre et lui a ainsi permis de regagner sa communauté, tandis que lui-même a
fini par en être banni. Jésus a touché l’intouchable, et est devenu celui que l’on rejetait.